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« Le jour du Seigneur vendu à l'encan » : regard sur la Commission d'enquête sur l'observance du dimanche dans les industries de pâtes et papiers du Québec (1964-1966)
- Guillette, Bruno-Pierre (Author)
Laureate, 2012, Eugene A. Forsey Prize, Canadian Committee on Labour History. Jury citation:
Le mémoire de maîtrise de Bruno-Pierre Guillette, « "Le Jour du Seigneur vendu à l’encan": regard sur la Commission d’enquête sur l’observance du dimanche dans les industries de pâtes et papiers du Québec (1964-1966)», s'intéresse à un aspect de la culture ouvrière qui provoque, en pleine Révolution tranquille, un conflit de valeur alors que s'affrontent les représentants du capital, du mouvement ouvrier, de l'État et de l'Église catholique. S'appuyant notamment sur les archives du fonds de la Commission d'enquête sur l'observance du dimanche dans les industries de pâtes et papiers, sur les journaux d'époque ainsi que sur d'autres documents en provenance des principaux intervenants, Guillette propose une évaluation toute en nuance de ce conflit, des intérêts divergents de chacun et il explique finalement les raisons en faveur du statu quo, c'est-à-dire la poursuite ininterrompue des quarts de travail dans cette industrie. Chemin faisant, il démontre que ces travailleurs, comme ceux d'autres secteurs, ont développé leur propre conception de la conciliation travail-loisir. Conception qui s'oppose à celle du capital et de l'Église. Quoique l'Église et les travailleurs demandent la cessation complète des activités de cette industrie le dimanche, les objectifs des représentants ouvriers vont bien au-delà de la défense de la pratique religieuse en revendiquant la pratique, en famille et en communauté, de loisir en dehors des interventions du clergé et des entreprises. Ce mémoire illustre de belle façon l'importance qu'ont eu, dans l'histoire, les demandes de congé de la classe ouvrière, non seulement pour refaire ses forces et être en famille, mais aussi des jours de congé collectifs qui sont partagés par tous et qui permettent à l'ensemble des ouvriers de se retrouver dans des lieux communs afin de socialiser et d'exprimer une forme de solidarité. // Bruno-Pierre Guillette's Master's thesis, 'Le Jour du Seigneur vendu à l’encan': regard sur la Commission d’enquête sur l’observance du dimanche dans les industries de pâtes et papiers du Québec (1964-1966)," shines the spotlight on class and cultural relations in Quebec during the Quiet Revolution through a focused study of conflicts among capital, the state, labour, and the Roman Catholic Church on the issue of work on "the Lord's Day." Combing through the records of a government-appointed commission on Sunday observance in the pulp and paper industry, as well as newspapers and other documents produced by the main actors, Guillette offers a nuanced appraisal of the conflicts of vision and interest among the various players and an assessment of why the forces supporting a status quo of continuous shifts across seven days prevailed. In so doing, he demonstrates that pulp and paper workers of the 1960s, along with other working-class groups, had developed their own views of the balance between productivity and leisure, views that challenged the worldview of capital and Church alike. Though the Church and the workers both demanded that workers have Sunday off, the workers' representatives largely ignored Church notions that the purpose of a day off was to allow workers to attend to their religious duties; rather the purpose of a day of industrial shutdown was to unite both families and communities and give them a chance to determine their preferred leisures without interference by either companies or the clergy. This thesis illustrates effectively the historical importance of working-class demands for days off not solely for refueling themselves and spending time with family but also for days off in common with all other workers for socializing communally and implicitly demonstrating class solidarity.