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Les syndicats nationaux au Québec, 1900–1930

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Title
Les syndicats nationaux au Québec, 1900–1930
Abstract
Le propos de notre thèse consiste à tracer l'évolution des syndicats nationaux au Québec pendant la période 1900-1930. Par syndicalisme national, nous entendons les syndicats qui ont préféré s'organiser sur une base nationale plutôt que de s'affilier à une fédération internationale. Ces syndicats se divisent entre deux tendances: l'une, non-confessionnelle, basée sur un nationalisme politique; l'autre, confessionnelle, identifiée aux syndicats catholiques. Au tournant du siècle, les fédérations internationales qui se lancèrent à la conquête du Canada, augmentèrent de façon importante le nombre de syndicats affiliés. De 1898 à 1902, leur nombre doubla au Québec pendant qu'il triplait dans le reste du Canada. Au cours de leur expansion, les internationaux se heurtèrent aux syndicats nationaux déjà bien établis au Québec, particulièrement parmi les ouvriers de la chaussure. Il en résulta une série de conflits qui culminèrent avec l'expulsion des syndicatsnationaux du Congrès des Métiers et du Travail du Canada en 1902. Ces syndicats se regroupèrent alors dans le Congrès National des Métiers et du Travail du Canada dont l'objectif était d'amener les travailleurs canadiens â se donner des structures syndicales autonomes. Le Québec répondit à l'appel du CNMTC, mais les autres provinces ne se montrèrent pas aussi réceptives à la cause nationale. Réduit à devoir s'appuyer à peu près uniquement sur le faible réservoir de travailleurs québécois, le Congrès national, tout comme les fédérations nationales d'ailleurs, ne comptaient plus avant la Guerre que des effectifs extrêmement réduits. Plusieurs syndicats avaient incliné vers les fédérations internationales, d'autres - c'est le cas de ceux de la ville de Québec - préférèrent l'indépendance à une affiliation nationale. C'est parmi ces syndicats rëfractaires â une affiliation internationale que le clergé trouva ses éléments les plus dynamiques lorsqu'il s'attela à la tâche de former des syndicats catholiques. Leur nationalisme les rendait rëfractaires au syndicalisme international; restait pour le clergé à les convaincre d'associer à ce nationalisme la doctrine sociale de l'Eglise. A partir de la Guerre, le syndicalisme national se perpétua donc au Québec sous une formule confessionnelle. Ce qui amena le clergé â s'intéresser à l'organisation des travailleurs, ce furent les tendances "socialistes" et "anticléricales" qui se sont manifestées au sein des syndicats internationaux. Certaines de leurs réclamations concernant le système d'éducation et le droit de propriété privée ont alarmé les milieux cléricaux qui cruent pouvoir mettre les travailleurs catholiques à l'abri de leur influence. On chercha donc à implanter des syndicats catholiques, formule qu'avaient mis au point les catholiques sociaux en Europe. Née en période de difficultés économiques et mal adaptée aux réalités du monde du travail, la première vague de syndicats catholiques avant la Guerre aboutit à un fiasco complet. Fort de l'expérience acquise, le second groupe de syndiqués catholiques venus se greffer au mouvement après la Guerre, connut plus de succès. Et, à mesure que croissaient leurs effectifs, les chefs du mouvement crurent le moment venu en 1921 de se structurer au plan national en jetant les bases de la Confédération des Travailleurs Catholiques du Canada. Acculée à de sérieuses difficultés de recrutement et en butte â l'hostilité du patronat, la centrale radicalisa certainesde ses options dans les années 20. La négociation de conventions collectives devint prioritaire parmi ses préoccupations pendant que la grève et l'atelier syndical ferme ne lui sont plus apparus comme aussi condamnables. Dès cette époque, commença à s'établir un fossé entre l'idéologie véhiculée par les syndicats catholiques et leurs pratiques syndicales quotidiennes. Cet écart qui est apparu dès la fondation de la CTCC ira en s'accentuant par la suite.
Type
Doctorat en histoire, Philosophiae doctor (Ph.D.)
University
Université d'Ottawa
Place
Ottawa
Date
1976
# of Pages
579 pages
Language
French
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Citation
Rouillard, J. (1976). Les syndicats nationaux au Québec, 1900–1930 [Doctorat en histoire, Philosophiae doctor (Ph.D.), Université d’Ottawa]. https://ruor.uottawa.ca/bitstream/10393/20809/1/DC53602.PDF