«L'heure des pétitions est passée, il faut des actes» : les sans-travail et la protestation au Québec durant l'entre-deux-guerres (1919-1939)

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«L'heure des pétitions est passée, il faut des actes» : les sans-travail et la protestation au Québec durant l'entre-deux-guerres (1919-1939)
Abstract
« L’heure des pétitions est passée, il faut des actes » présente une histoire vue d’en bas des sans-travail québécois au cours de l’entre-deux-guerres (1919-1939). L’objectif de cette thèse est de démontrer la contribution de l’action collective des sans-emploi à la politisation du problème du chômage au Québec durant les années 1920 et 1930. Cette période est un événement matrice pour l’histoire du chômage au Québec et au Canada. Le chômage, qui est déjà un phénomène important au cours du processus d’industrialisation au XIXe siècle, atteint au cours de la Grande Dépression des proportions jusqu’alors inégalées. Ce problème, qui jusqu’à la Première Guerre mondiale est encore largement considéré comme relevant d’une éthique du travail déficiente, de l’imprévoyance des individus, ou encore la conséquence des cycles saisonniers de l’économie, se présente de plus en plus comme un phénomène politique et systémique remettant en cause l’organisation de la société québécoise et canadienne. Dans ce changement de paradigme, l’action collective des sans-travail joue un rôle déterminant. Grâce à celle-ci, le chômage prend la forme d’un problème à la fois collectif, social et politique, qui ultimement remet en question la relation entre la démocratie et le capitalisme. L’étude du répertoire d’action collective des sans-travail québécois permet de mieux comprendre leur rôle dans l’histoire du chômage. Leurs protestations prennent racine dans une économie morale qui annonce une redéfinition de la citoyenneté fondée sur la formulation de nouvelles attentes envers l’État. Considérant que le chômage est indépendant de leur volonté, les sans-emploi estiment alors avoir le droit à une assistance contre le chômage. Bien que les manifestations de sans-travail ne soient pas un phénomène nouveau dans l’histoire québécoise, au cours des années 1920 et 1930, celles-ci apparaissent de moins en moins marginales. Prenant racine à Montréal dans le contexte de la Révolte ouvrière, elles s’étendent à plusieurs autres villes de la province au cours de la Grande Dépression. Perçus comme une menace à la paix sociale, dans un moment fortement marqué par l’anticommunisme, ces mouvements forcent les pouvoirs publics à intervenir. Encore peu étudiées à ce jour, ces manifestations, jumelées à celles qui se déroulent ailleurs au Canada, expliquent pourquoi le chômage devient, pour la première fois, un problème politique d’importance et débattu au sein de la sphère publique.
Type
Thèse de doctorat, histoire
University
Université du Québec à Montréal
Place
Montréal
Date
2021
# of Pages
367 pages
Language
French
Short Title
«L'heure des pétitions est passée, il faut des actes»
Accessed
6/27/23, 4:46 AM
Library Catalog
archipel.uqam.ca
Notes

Laureate, 2021, Eugene A. Forsey Prize, Canadian Committee on Labour History.

Citation
Marsan, B. (2021). «L’heure des pétitions est passée, il faut des actes» : les sans-travail et la protestation au Québec durant l’entre-deux-guerres (1919-1939) [Thèse de doctorat, histoire, Université du Québec à Montréal]. https://archipel.uqam.ca/14879/