Your search

In authors or contributors
Publication year
  • Travailler ne met plus à l’abri de la pauvreté et peut enfermer dans la précarité. Car la société salariale est affaiblie par les transformations des interventions entrepreneuriales et étatiques. De plus en plus de travailleurs et, surtout, de travailleuses n’ont plus accès aux protections collectives et sociales qui leur donnaient un appui pour mener des projets professionnels et de vie. L’heure est à la remarchandisation du travail. Pour étayer le phénomène de la pauvreté en emploi et en mesurer l’ampleur au Québec, l’ouvrage propose de nouvelles constructions statistiques qui reposent sur une définition extensive de la notion de travailleur. Le choix de cette définition – définition qui s’accorde avec le caractère multidimensionnel de la pauvreté en emploi – se trouve justifié par les travaux de recherche menés par les membres du Groupe interuniversitaire et inter­disciplinaire de recherche sur l’emploi, la pauvreté et la protection sociale (GIREPS). L’ouvrage met en lumière les différents facteurs de développement des formes d’emploi qui enferment dans la pauvreté et la précarité des travailleuses et travailleurs canadiens, résidents ou immigrants temporaires rendus vulnérables par leur position sociale. Il porte un regard à la fois sur les mutations du travail et de l’emploi, sur les transformations des États-providence et sur leur rôle dans l’informalisation du travail et de l’économie, sur les modalités de gestion de la main-d’œuvre par les entreprises ainsi que sur la réactualisation des rapports sociaux de classe, de genre et de race. Il montre que la forte remontée des inégalités socioéconomiques ne résulte d’aucun déterminisme, mais de l’absence ou de la remise en cause des protections légales ou collectives. Il expose comment le retour de la pauvreté en emploi s’inscrit dans la mise en concurrence des travailleurs à l’échelle planétaire. Il se conclut, enfin, sur les formes d’action collective qui interpellent les formes institutionnalisées et nourrissent de nouvelles aspirations et revendications possiblement communes. --Résumé de l'éditeur

  • Comment analyser la montée de ces nouveaux mouvements de travailleurs que représentent les mobilisations des travailleurs informels et précaires, oů les femmes tiennent une place importante, y compris en termes de leadership ? Les approches traditionnelles en sociologie et en relations industrielles évoquent une montée des identités sociales par rapport aux identités professionnelles, comme s'il s'agissait de la montée d'intérets spécifiques. Â partir d'une redéfinition ontologique du travail qu'ouvre l'approche féministe matérialiste, cet article propose une autre lecture des objets de conflictualité amenés par les mobilisations de travailleuses et de travailleurs informels. Il s'appuie, pour ce faire, sur une étude de cas effectuée dans l'économie solidaire brésilienne et sur le concept d'identité collective de Melucci. Il explore la façon dont ces nouveaux mouvements de travailleurs définissent les processus d'exploitations et de dominations a combattre et la façon dont ils mettent en pratique leurs visions du changement social. Ľarticle met ainsi en lumiére la portée émancipatrice des transformations de leur rapport au travail et souligne, a l'opposé, les réductionnismes qui animent les stratégies syndicales, en particulier quand elles prétendent défendre les droits des travailleurs en développant des coopératives compétitives. Cette approche, qui reconnaît le caractére situé des connaissances, permet de mieux saisir la portée des mobilisations dans l'économie solidaire et le pourquoi des tensions entre syndicats et travailleurs précaires et informels lors des luttes menées par ces derniers.

  • The article reviews the book, "Informal Workers and Collective Action: A Global Perspective," edited by Adrienne E. Eaton, Susan J. Schurman and Martha A. Chen.

  • Cet article présente un cas de mobilisation contre les discriminations systémiques envers des travailleuses procurant des services d’assistance aux personnes (en anglais, care-workers), en grande majorité Noires et Haïtiennes, qui occupent des emplois aux normes dégradées dans des agences de placement fournissant du personnel pour un seul organisme parapublic. À l’intersection des mutations en cours dans la gestion de la main-d’oeuvre et de la réorganisation de la prise en charge des services d’assistance aux personnes, ce cas est représentatif de la façon dont se redessinent les frontières de la relation d’emploi. Les travailleuses mobilisées étant syndiquées, il permet aussi d’explorer un éventail d’attitudes syndicales. Une stratégie syndicale prédomine : elle consiste à défendre ou gérer la négociation collective institutionnalisée. Elle est encouragée par un ensemble d’institutions qui produisent des constructions contradictoires des enjeux d’égalité et du problème des discriminations. Si ces arrangements institutionnels ouvrent une brèche aux « innovations » patronales et confortent l’adoption de stratégies syndicales visant à préserver la relation bilatérale d’emploi, cet article soutient que cette stratégie est aussi symptomatique de la vision moniste avec laquelle les syndicats abordent l’effritement du modèle dominant de la relation d’emploi, en le réduisant aux conflits d’intérêts entre employeurs et travailleurs. Or, cet effritement est aussi le résultat des réorganisations mutuelles et réciproques des différentes formes sociales de division du travail entre classes, sexes et races. Mais en ne s’interrogeant pas sur ce qui a fondé le compromis de la société salariale, soit la minoration ou l’exclusion de groupes de populations de la norme d’emploi à temps plein et permanent, les syndicats accordent la priorité à des stratégies qui participent, comme l’illustre le cas choisi, si ce n’est à la création de normes discriminatoires, du moins, à la légitimation de frontières entre ceux qui ont accès à des emplois de qualité et les autres.

Last update from database: 8/24/25, 4:17 AM (UTC)

Explore

Resource type