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  • Comment analyser la montée de ces nouveaux mouvements de travailleurs que représentent les mobilisations des travailleurs informels et précaires, oů les femmes tiennent une place importante, y compris en termes de leadership ? Les approches traditionnelles en sociologie et en relations industrielles évoquent une montée des identités sociales par rapport aux identités professionnelles, comme s'il s'agissait de la montée d'intérets spécifiques. Â partir d'une redéfinition ontologique du travail qu'ouvre l'approche féministe matérialiste, cet article propose une autre lecture des objets de conflictualité amenés par les mobilisations de travailleuses et de travailleurs informels. Il s'appuie, pour ce faire, sur une étude de cas effectuée dans l'économie solidaire brésilienne et sur le concept d'identité collective de Melucci. Il explore la façon dont ces nouveaux mouvements de travailleurs définissent les processus d'exploitations et de dominations a combattre et la façon dont ils mettent en pratique leurs visions du changement social. Ľarticle met ainsi en lumiére la portée émancipatrice des transformations de leur rapport au travail et souligne, a l'opposé, les réductionnismes qui animent les stratégies syndicales, en particulier quand elles prétendent défendre les droits des travailleurs en développant des coopératives compétitives. Cette approche, qui reconnaît le caractére situé des connaissances, permet de mieux saisir la portée des mobilisations dans l'économie solidaire et le pourquoi des tensions entre syndicats et travailleurs précaires et informels lors des luttes menées par ces derniers.

  • The article reviews the book, "Informal Workers and Collective Action: A Global Perspective," edited by Adrienne E. Eaton, Susan J. Schurman and Martha A. Chen.

  • Cet article présente un cas de mobilisation contre les discriminations systémiques envers des travailleuses procurant des services d’assistance aux personnes (en anglais, care-workers), en grande majorité Noires et Haïtiennes, qui occupent des emplois aux normes dégradées dans des agences de placement fournissant du personnel pour un seul organisme parapublic. À l’intersection des mutations en cours dans la gestion de la main-d’oeuvre et de la réorganisation de la prise en charge des services d’assistance aux personnes, ce cas est représentatif de la façon dont se redessinent les frontières de la relation d’emploi. Les travailleuses mobilisées étant syndiquées, il permet aussi d’explorer un éventail d’attitudes syndicales. Une stratégie syndicale prédomine : elle consiste à défendre ou gérer la négociation collective institutionnalisée. Elle est encouragée par un ensemble d’institutions qui produisent des constructions contradictoires des enjeux d’égalité et du problème des discriminations. Si ces arrangements institutionnels ouvrent une brèche aux « innovations » patronales et confortent l’adoption de stratégies syndicales visant à préserver la relation bilatérale d’emploi, cet article soutient que cette stratégie est aussi symptomatique de la vision moniste avec laquelle les syndicats abordent l’effritement du modèle dominant de la relation d’emploi, en le réduisant aux conflits d’intérêts entre employeurs et travailleurs. Or, cet effritement est aussi le résultat des réorganisations mutuelles et réciproques des différentes formes sociales de division du travail entre classes, sexes et races. Mais en ne s’interrogeant pas sur ce qui a fondé le compromis de la société salariale, soit la minoration ou l’exclusion de groupes de populations de la norme d’emploi à temps plein et permanent, les syndicats accordent la priorité à des stratégies qui participent, comme l’illustre le cas choisi, si ce n’est à la création de normes discriminatoires, du moins, à la légitimation de frontières entre ceux qui ont accès à des emplois de qualité et les autres. , This article presents a case of mobilization against the systemic discrimination of care workers, the great majority of whom are woman, black and Haitian, and who occupy jobs with degraded standards in employment agencies that supply workers to one sole parapublic organization. At the intersection of the ongoing changes in workforce management and the reorganization of care management, this case is representative of how the boundaries of the employment relationship are presently being redrawn. As the mobilized workers are unionized, the case also allows us to explore a range of union attitudes. A trade union strategy predominates: it consists of defending or managing collective bargaining. It is comforted by a set of institutions that produce contradictory constructs of equality issues and the problem of discrimination. If these institutional arrangements breach employers’ «innovations» and support the adoption of trade union strategies aimed at preserving the bilateral employment relationship, this paper argues that this strategy is also symptomatic of the monistic view with which trade unions approach the erosion of the dominant model of the employment relationship, reducing it to conflicts of interest between employers and workers. However, this erosion is also the result of the mutual and reciprocal reorganization of the different social forms of the division of labour between classes, sexes and races. By not calling into question what constitutes the basis of the compromise of the wage society, namely the reduction or exclusion of groups of the population from the standard of full-time and permanent employment, trade unions give priority to strategies which contribute, as illustrated by the case chosen, if not to the creation of discriminatory standards, at least to the legitimization of borders between those who have access to quality jobs and those who do not. , Este artículo presenta un caso de movilización contra las discriminaciones sistemáticas contra las trabajadoras que prestan servicios de cuidado personal, que son en su mayoría mujeres Negras o haitianas y ocupan empleos con normas degradadas en las agencias de empleo cuyo único cliente es un organismo parapúblico. A la intersección de las mutaciones en curso en la gestión de la mano de obra y de la reorganización de la prestación de servicios de cuidado personal, este caso es representativo de la manera cómo las fronteras de la relación de empleo se están redibujando actualmente. Como las trabajadoras movilizadas eran sindicalizadas, el caso nos permite también de explorar una serie de actitudes sindicales. Predomina una estrategia sindical que consiste en defender o administrar la negociación colectiva institucionalizada. Esto es fomentado por un conjunto de instituciones que producen construcciones contradictorias de las cuestiones de igualdad y del problema de la discriminación. Si esos acuerdos institucionales abren una brecha a las « innovaciones » patronales y fomentan la adopción de estrategias sindicales orientadas a preservar la relación bilateral de empleo, este artículo sostiene que dicha estrategia es también sintomática de la visión monista con la cual los sindicatos abordan la erosión del modelo dominante de la relación de empleo, reduciéndolo a los conflictos de interés entre empleadores y trabajadores. Sin embargo, esta erosión es también el resultado de reorganizaciones mutuas y recíprocas de diferentes formas sociales de división del trabajo entre las clases, sexos y razas. Al no interrogarse sobre el fundamento del compromiso de la sociedad asalariada, es decir la minorización o la exclusión de grupos de población de la norma de empleo a tiempo completo y permanente, los sindicatos dan la prioridad a las estrategias que participan, como lo ilustra el caso estudiado, si no es a la creación de normas discriminatorias, al menos, a la legitimización de fronteras entre aquellos que no tienen acceso a los empleos de calidad y los otros trabajadores.

Last update from database: 9/21/24, 4:10 AM (UTC)

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