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  • Cet article propose un cadre théorique pluraliste d’analyse de l’économie morale des rémunérations afin d’examiner les jugements de justice salariale que portent les enseignants québécois et français. La question générale de recherche est la suivante : Quelles sont les rhétoriques mobilisées pour justifier des avantages salariaux et pour dénoncer des injustices? Théoriquement, nous proposons un cadre d’analyse selon lequel les acteurs construisent des rhétoriques de justice en combinant quatre normes particulières (droits, besoins, investissements et marché) à deux principes premiers (égalité et différenciation). Notre cadre permet d’abord de tenir compte de la hiérarchisation des normes, des plus égalisatrices aux plus différenciatrices. De plus, notre cadre systématise l’idée de malléabilité instrumentale des normes, les normes de droits et de besoins pouvant être perverties dans une orientation différenciatrice et la norme du marché subvertie dans une orientation égalisatrice. Méthodologiquement, nous analysons des témoignages électroniques d’enseignants de la France et du Québec, du niveau primaire à l’enseignement supérieur. L’intérêt heuristique du corpus tient, d’une part, au fait qu’elle permet d’inclure des salariés dont les régimes de rémunération sont inégaux et, d’autre part, à la comparaison des deux contextes nationaux. Nous explorons tant les thèmes de justifications salariales que les champs sémantiques des justifications et des dénonciations. L’analyse nous conduit à confirmer la mobilisation par les enseignants d’une pluralité de rhétoriques de perception de l’injustice. Nous dégageons un continuum hiérarchisé de logiques de perceptions de l’injustice : les enseignants ont d’autant plus tendance à mobiliser des normes différenciatrices qu’ils sont élevés dans la hiérarchie salariale statutaire. L’analyse empirique permet également de dégager l’existence de rhétoriques spécifiques aux deux espaces nationaux étudiés. Ces dernières correspondent à des usages subversifs du marché ou pervertis des principes de droits ou de besoins. Enfin, nous montrons que les enseignants les plus privilégiés pervertissent les normes du droit et du besoin pour préserver leurs avantages.

  • Qu’est-ce qu’une organisation juste? Quelles sont les injustices perçues par les travailleurs et les travailleuses? Quelles en sont les répercussions sur leur santé? Dans quelle mesure la COVID-19 a-t-elle exacerbé ces perceptions d’injustices?Cet ouvrage réunit des auteurs qui discutent des apports et des limites des études de justice organisationnelle pour comprendre les liens entre les perceptions d’injustice et la santé en milieu de travail. Ouvrage collectif de synthèse, ce livre innove en contribuant à une ouverture disciplinaire et méthodologique du champ de la justice organisationnelle et en examinant les conséquences de la COVID-19.Alors que les études de justice organisationnelle tendent à psychologiser le mal-être au travail, les auteurs invitent ici à des approches plus contextuelles et compréhensives. L’injustice ressentie par les travailleurs apparait ainsi principalement liée à des modes de gestion et d’évaluation autoritaires. Si les normes professionnelles partagées semblent contribuer à minimiser certaines souffrances vécues, la crise de la Covid-19 a accru les perceptions d’injustice et fragilisé la santé psychologique des travailleurs. --Publisher's description

Last update from database: 4/12/25, 4:10 AM (UTC)

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