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Comment évoluent depuis la fin 1970 les statut et pratiques de négociation collective ? Quelles transformations sont repérables dans le comportement des acteurs ? Les six pays retenus dans cet article – Allemagne, Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Suède – disposent de systèmes de relations professionnelles originaux. Les bouleversements économiques et sociaux poussent à des transformations, parallèlement à l’enjeu de l’Europe en construction. Les difficultés nées de la longue crise économique ne déstructurent pas ces systèmes, ni ne nivellent leur diversité. Les acteurs se montrent adaptables et jouent sur une acceptation sociale historiquement acquise pour maintenir leur influence. Ils investissent de nouveaux thèmes (emploi) et de nouveaux espaces d’échange (comités d’entreprise européens, pactes sociaux). Réponse apparemment rationnelle et efficace dans la crise, la négociation collective voit plutôt renforcée son statut, son cahier des charges densifié – dans les pays du continent européen. La Grande-Bretagne fait exception ; la mise en cause frontale du système de négociation collective et du pouvoir syndical souligne par contraste la tendance commune aux autres pays.Progressivement la négociation collective est perçue comme le pivot des systèmes de relations professionnelles ; les acteurs collectifs tendent à s’identifier à leur fonction de négociateurs. La dissolution des anciennes alliances entre syndicats et partis inaugure un mouvement peu commenté de dépolitisation du projet syndical, avec recentrage sur l’espace des relations professionnelles. Avec le 21e siècle, des contradictions apparaissent. Les acteurs, patronaux et syndicaux, perdent en représentativité et en capacité d’intégration de bases hétérogènes. Les systèmes de négociation perdent en rendement ; les États les contournent ainsi que leurs acteurs pour piloter des transformations sociales. Plus qu’à une crise des systèmes, on a affaire à une crise des acteurs. Pour les syndicats, elle soulève la question de la revitalisation de leurs liens avec leurs mandants, comme celle des nouvelles alliances à construire.
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Workplace representatives (shop stewards) provide insight into union transformations. This article explores the renewed research interest in terms of the representativeness of unionism and of workplace representatives, the complexity of the sites of representation and employer strategies, the search for new references and the centrality of workplace representatives in union renewal strategies.
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Affectées par des changements nombreux, les équipes syndicales doivent elles-mêmes se transformer. Comment comprendre leurs cheminements divers dans ces péripéties ? Une comparaison entre des établissements canadiens et européens permet de fonder empiriquement et théoriquement une analyse de ces phénomènes. Les auteurs formulent le concept de « syndicalismes référentiels ». Il articule les principales dimensions à travers lesquelles se dessinent les transformations des acteurs : répertoires d’action, identités collectives, ressources, capacité représentative, capacité stratégique. En retenant les cas de deux établissements, canadien et français, l’article illustre la place respective et les interactions de ces dimensions. Leur hiérarchisation au sein de l’action collective permet de comprendre pourquoi des situations institutionnelles inégales peuvent donner lieu à des évolutions analogues. L’incertitude, les pertes de repère caractérisent une phase paradoxale où les acteurs collectifs ne peuvent échapper aux risques d’une redéfinition.
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