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  • Les migrations des mouleurs originaires des Forges du Saint-Maurice doivent être situées dans un marché du travail continental segmenté par les développements sectoriel et géographique de l'industrie, et par l'évolution du syndicalisme. Le déclin du secteur des haut fourneaux et l'essor concomitant des fonderies urbaines, amènent ces ouvriers à Montréal et dans d'autres villes du Québec. Attirés par des conditions de travail suprérieures, les mouleurs se rapprochent aussi graduellement du centre géographique de l'industrie: c'est-à-dire les villes du sud de l'Ontario et du nord-est des États-Unis. La filière migratoire communautaire constitue un instrument important pour leurs déplacements. Mais plusieurs mouleurs adhèrent également à l'Union internationale des mouleurs, et utilisent la filière migratoire syndicale, afin de pénétrer la portion du marché du travail contrôlée par cette organisation. Ces types demouvements témoignent des contraintes, mais aussi de l'ingéniosité des ouvriers dans un contexte de transformations socioéconomiques importantes. // The migrations of the moulders coming from the St. Maurice Forges must be situated in a context of labour market segmentation under the dual pressure of the industry's growth and geographical expansion, and the development of unionism. Because of the blast furnaces decline and the concomitant blossoming of urban foundries, these workers went to Montréal and other Québec cities. They also gradually moved to the industry's geographical center, attracted by better working conditions: the cities of south Ontario and the north-east of the United States. The community migratory network was an important tool for their travels. But many moulders also joined the Iron Moulders International Union, and used the union's migratory network, to get into the section of the labour market under the organization's control. These types of movements reveal the constraints, but also the ingenuity of workers, in a context of important socio-economical transformations.

  • Cet article recherche les causes de la lenteur du développement des traditions syndicales chez les mouleurs montréalais. Fondé en 1859, le syndicat des mouleurs montréalais connaît deux décennies de stagnation relative avant que ses effectifs s'accroissent considérablement. Dans d'autres villes canadiennes, durant la même période, les mouleurs forment rapidement de puissants syndicats. A Montréal, les différences ethniques et linguistiques entre mouleurs d'origine britannique et mouleurs canadiens-français, et les tensions qu'elles engendrent durant la période, semble être au centre du problème. Seule une minorité de mouleurs, composée d'éléments écossais, irlandais, anglais et américains, se regroupent au sein d'un syndicat dès ses débuts. Les mouleurs non-syndiqués, majoritairement canadiens-français, optent apparemment pour un militantisme de type spontané ou organisé sur une base ponctuelle, qui s'appuie sur leur autonomie fonctionnelle au travail. Ce n'est qu' à la suite d'un processus d'adaptation relativement long, et sous la menace d'une dégradation de leur métier, que les mouleurs entreprennent l'unification de leurs rangs autour d'une organisation permanente de réglementation et dedéfense de leur métier. L'essor du syndicat s'effectue alors sous l'impulsion des mouleurs canadiens-français et, en seconde place, des mouleurs canadiens-irlandais.

Last update from database: 4/12/25, 4:10 AM (UTC)