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  • The article reviews the book, "Jacques-Victor Morin: Syndicaliste et Educateur Populaire," by Matieu Denis.

  • The article reviews the book, "Seated by the Sea: The Maritime History of Portland, Maine, and Its Irish Longshoremen," by Michael C. Connolly.

  • Les migrations des mouleurs originaires des Forges du Saint-Maurice doivent être situées dans un marché du travail continental segmenté par les développements sectoriel et géographique de l'industrie, et par l'évolution du syndicalisme. Le déclin du secteur des haut fourneaux et l'essor concomitant des fonderies urbaines, amènent ces ouvriers à Montréal et dans d'autres villes du Québec. Attirés par des conditions de travail suprérieures, les mouleurs se rapprochent aussi graduellement du centre géographique de l'industrie: c'est-à-dire les villes du sud de l'Ontario et du nord-est des États-Unis. La filière migratoire communautaire constitue un instrument important pour leurs déplacements. Mais plusieurs mouleurs adhèrent également à l'Union internationale des mouleurs, et utilisent la filière migratoire syndicale, afin de pénétrer la portion du marché du travail contrôlée par cette organisation. Ces types demouvements témoignent des contraintes, mais aussi de l'ingéniosité des ouvriers dans un contexte de transformations socioéconomiques importantes. // The migrations of the moulders coming from the St. Maurice Forges must be situated in a context of labour market segmentation under the dual pressure of the industry's growth and geographical expansion, and the development of unionism. Because of the blast furnaces decline and the concomitant blossoming of urban foundries, these workers went to Montréal and other Québec cities. They also gradually moved to the industry's geographical center, attracted by better working conditions: the cities of south Ontario and the north-east of the United States. The community migratory network was an important tool for their travels. But many moulders also joined the Iron Moulders International Union, and used the union's migratory network, to get into the section of the labour market under the organization's control. These types of movements reveal the constraints, but also the ingenuity of workers, in a context of important socio-economical transformations.

  • Cet article recherche les causes de la lenteur du développement des traditions syndicales chez les mouleurs montréalais. Fondé en 1859, le syndicat des mouleurs montréalais connaît deux décennies de stagnation relative avant que ses effectifs s'accroissent considérablement. Dans d'autres villes canadiennes, durant la même période, les mouleurs forment rapidement de puissants syndicats. A Montréal, les différences ethniques et linguistiques entre mouleurs d'origine britannique et mouleurs canadiens-français, et les tensions qu'elles engendrent durant la période, semble être au centre du problème. Seule une minorité de mouleurs, composée d'éléments écossais, irlandais, anglais et américains, se regroupent au sein d'un syndicat dès ses débuts. Les mouleurs non-syndiqués, majoritairement canadiens-français, optent apparemment pour un militantisme de type spontané ou organisé sur une base ponctuelle, qui s'appuie sur leur autonomie fonctionnelle au travail. Ce n'est qu' à la suite d'un processus d'adaptation relativement long, et sous la menace d'une dégradation de leur métier, que les mouleurs entreprennent l'unification de leurs rangs autour d'une organisation permanente de réglementation et dedéfense de leur métier. L'essor du syndicat s'effectue alors sous l'impulsion des mouleurs canadiens-français et, en seconde place, des mouleurs canadiens-irlandais.

  • Généralement traité par la bande ou scruté à l’aide d’un nombre de documents assez restreint, l’Ordre des Chevaliers du travail au Québec échappe encore et toujours à la compréhension des spécialistes. L’image que les historiens, sociologues et experts en relations industrielles ont pu en livrer a entraîné des appréciations très négatives : l’aile québécoise de la centrale syndicale américaine étant montrée comme un mouvement utopiste, trop éloigné des besoins immédiats des travailleurs et de la réalité du monde industriel. À renfort de nouvelles sources, nous présentons un portrait tout autre de son cheminement organisationnel. Non seulement l’expérience des chevaliers québécois est-elle tout à fait remarquable, mais elle façonnera une génération de travailleurs et probablement davantage. Dans le paysage le plus laborieux et capricieux du Canada, Montréal, ils ont entamé une collaboration intense entre francophones et anglophones. Cherchant à construire un rapport de force sur le terrain, ils ont privilégié le syndicalisme de métier, tout en expérimentant avec le syndicalisme industriel à une échelle insoupçonnée par l’historiographie. Ouverts aussi aux immigrants de l’Europe du Sud et de l’Est, de même qu’aux femmes, les chevaliers dérangèrent donc l’ordre existant. C’est pourquoi, plus que tout autre mouvement syndical québécois avant lui, l’Ordre affronta l’hostilité du clergé catholique. Toutefois, le catholicisme joua également dans le sens contraire lorsque, suite à la diffusion de Rerum Novarum, les ouvriers s’inspirèrent de la légitimité offerte à l’organisation du travail pour relancer le mouvement dans les années 1890.

  • Grand centre d’exportation de bois, le port de Québec est aussi un lieu d’expérimentation hors du commun en matière de mutualisme et de syndicalisme. Les débardeurs, des Irlandais et des Canadiens français, ouvrent la voie en s’organisant au moyen d’une société de secours mutuel incorporée, en 1862, par un acte du Parlement de la Province du Canada. En 1865, ils revendiquent un salaire standard. Deux ans plus tard, ils ajoutent dix clauses syndicales aux règles de leur association. Combinant mutualisme et syndicalisme, ils construisent rapidement l’organisation syndicale locale la plus puissante au pays. Cette voie de la « société de secours mutuel se transformant en syndicat » suscite des émules chez les bateliers, les arrimeurs, etc. Elle soulève aussi la crainte des élites commerciales, judiciaires et politiques. S’ensuit alors un combat sur plusieurs fronts visant à ramener la société des débardeurs à des fonctions purement mutualistes, et par le fait même à fermer la porte à une méthode d’organisation jugée socialement dangereuse pour l’ordre établi. Bien que les ouvriers ne désarment pas, l’État québécois réussit à réduire substantiellement la « zone de tolérance » du mutualisme sur son territoire.

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