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  • Dans cet article, les contrats de travail signés au Tennessee par les propriétaires fonciers et les affranchis sont placés au centre d'une étude sur un paradoxe de la liberté aux États-Unis. Nous soutenons l'idée que la santé des affranchis – qui comprend les soins médicaux, la subsistance et la protection physique – se négocie durant et après la guerre de Sécession dans le but d'assujettir les intérêts des Noirs, de l'État et des propriétaires terriens à un idéal de relations sociales de production régi par la liberté, le droit et le marché. En examinant les contrats de travail et leurs clauses médicales, nous revisitons l'approche médico-politique qui a maintes fois conduit les historiens à la thèse de l'échec de la Reconstruction. Nous plaçons aussi la famille noire dans le processus d'émancipation et de production par la voie des contrats et d'une relecture de la « culture de la dissimulation » proposée par l'historienne Darlene Clark Hine il y a plus de trente ans. Enfin, nous nous éloignons d'une lecture qui réduit les contrats à la seule oppression dont étaient victimes les Noirs après la guerre de Sécession. En complément, nous invitons le lecteur à examiner les débats sur la citoyenneté qui ont suivi la ratification du treizième amendement.

  • Empruntant la voie tracée par l’administration quotidienne de la Commission des accidents du travail au Nouveau-Brunswick, le présent texte examine les tensions engendrées par l’introduction d’un régime d’indemnisation sans égard à la faute durant sa phase d’implantation (1918-1932). L’augmentation des accidents du travail au Nouveau-Brunswick au cours des années 1920 ayant incité les commissaires à réviser les taux d’évaluation sectorielle pour maintenir en équilibre la caisse des accidents, des employeurs qui contestaient les hausses les contraignirent à recourir aux tribunaux pour protéger le pouvoir discrétionnaire que lui conférait la loi. Dans la seconde moitié de la décennie, lorsque les employeurs et les membres élus du nouveau gouvernement conservateur se rapprochèrent sous l’effet d’une économie tournant au ralenti, la Commission entra dans une phase critique de son histoire. Les déficits budgétaires étant absorbés par un État qui la priva d’une autonomie restreignant des projets de relance, la Commission se consacra à une gestion sélective de la décroissance, laquelle accentua l’état de dépendance des travailleurs accidentés et des familles endeuillées. À l’aube de la réforme législative introduite au printemps 1932, le déficit d’autonomie de la Commission ne réussit pas à capter l’attention des contemporains préoccupés par les risques du travail et de la dépendance matérielle. Comme les protagonistes élaborant l’« infrastructure de la prévention » pour contrer les crises, notre contribution cherche à pallier une connaissance qui confère à l’indemnisation une place trop modeste comme sujet d’étude historique et comme objet de réflexion théorique sur le risque et le désastre.

Last update from database: 11/25/24, 4:10 AM (UTC)

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