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  • Au cours des dernières années, les activités des commissions du salaire minimum des femmes dans l'Ouest et en Ontario ont donné lieu à plusieurs études à caractère historique. S'inspirant de ces travaux, cet article examine le travail accompli par la Commission du salaire minimum des femmes du Québec, entre sa mise sur pied en 1925 et son démantèlement en 1937. Après avoir exposé les raisons qui poussent le gouvernement québécois à légiférer sur cette question, l'auteur présente la position des syndicats internationaux et des syndicats catholiques face au travail féminin. Au terme de l'analyse du mode de fonctionnement de la commission et, plus particulièrement, d'une évaluation critique des mécanismes d'application de la loi, l'auteur arrive à la conclusion qu'à l'instar des autres commissions à travers le Canada, la Commission du salaire minimum des femmes du Québec n'aura pas permis l'augmentation du salaire des femmes. Dans un contexte socio-économique où les femmes gagnent en moyenne la moitié du salaire des hommes, la décision de faire du salaire minimum un outil pour lutter contre les abus du système capitaliste aura pour principale conséquence le maintien des bas salaires. En définitive, les faibles taux de salaires minimums consentis par la commission consacrent le principe de l'inégalité des salaires selon le sexe, reflétant ainsi l'idéologie dominante de l'époque qui considère le travail de la femme comme marginal.

  • Cette thèse porte sur la carrière du syndicaliste Gustave Francq (1871-1952). Grâce aux nombreux postes d'importance qu'il a occupés dans le mouvement syndical et à la visibilité qu'il a obtenue par la publication d'un journal hebdomadaire durant près de 30 ans, Francq est considéré comme une figure marquante du syndicalisme international au Québec dans la première moitié du )0(e siècle. Personnage polyvalent, il se distingue des autres syndicalistes de son époque, entre autres, par la multiplicité de ses champs d'intérêt: typographe et syndicaliste, il compte aussi à son actif une carrière d'homme d'affaires, de journaliste, de militant politique et de haut fonctionnaire au gouvernement du Québec. La thèse vise à rendre compte du personnage dans sa globalité et sa complexité, c'està-dire en examinant tant sa vie professionnelle que sa vie privée. Pour ce faire, nous abordons sa carrière sous trois angles: l'action syndicale, l'action politique et l'action sociale. Au Québec, il est certes l'un des plus importants défenseurs du syndicalisme de métiers et de la Fédération américaine du travail (FAT). Il prône l'organisation des travailleurs sur la base des syndicats de métiers, reconnaît la légitimité du système capitaliste, favorise les relations harmonieuses entre le Capital et le Travail et témoigne d'une grande confiance dans l'État comme arbitre des relations de travail. À cet égard, il se distancie des positions fondamentales du syndicalisme de métiers, telles que défendues par la FAT. Au début de sa carrière, Francq touche à l'action politique ouvrière. Défendant des positions travaillistes, il dirige le Parti ouvrier de Montréal de 1906 à 1916 et s'oppose systématiquement aux socialistes. Il remet cependant en question son engagement politique entre 1916 et 1921 avec la montée des socialistes au sein du Parti ouvrier et la multiplication des défaites des candidatures ouvrières. 11 se rapproche alors considérablement du Parti libéral avec lequel il a des affinités. Sur le plan social, il mène plusieurs combats depuis le début du siècle pour améliorer les conditions de vie de l'ensemble de la classe ouvrière. Ses principales revendications touchent la réforme du système scolaire québécois, la démocratisation de l'administration municipale montréalaise, la promotion des coopératives de consommation et de production et l'amélioration de la législation des accidents de travail. Au cours de sa carrière, Francq siège donc à diverses commissions gouvernementales comme la Commission fédérale d'appel du travail (1918), la Commission de la charte de la ville de Montréal (1920), la Commission des accidents de travail (1923) et la Commission du salaire minimum des femmes dont il occupe la présidence de 1925 à 1937. Intellectuel du mouvement ouvrier, Francq défend des positions libérales et travaillistes au début du siècle, pour évoluer progressivement vers une position de libéral réformiste au tournant des années 1920. Or si sa conception de l'action politique ouvrière se transforme rapidement au lendemain de la Première Guerre mondiale, il témoigne d'une grande fidélité idéologique tout au long de sa vie à l'égard du syndicalisme de métiers et de son rôle de réformateur social. Croyant à la nécessité et à la possibilité d'améliorer le système socio-économique et les institutions politiques, il est animé de préoccupations sociales majeures axées sur une meilleure répartition de la richesse et un engagement substantiel de l'État dans le champ des politiques sociales. Malgré leur importance numérique, peu d'historiens se sont penchés sur l'étude des syndicats internationaux au Québec, et ce, même si leurs effectifs dépassent largement ceux des syndicats catholiques depuis le début du siècle. S'inscrivant dans le renouvellement des études à caractère biographique, notre thèse vise donc à mettre de l'avant la carrière d'un des principaux dirigeants du syndicalisme international au Québec.

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