Your search

In authors or contributors
  • Du point de vue théorique, l’article examine le rapport à l’identité professionnelle dans des contextes de mutations de la filière nucléaire, ce qui requiert un regard rétrospectif sur ces transformations. Par ailleurs, il contribue à la connaissance empirique de la filière uranifère qui est restée pendant de longues années un secteur marqué du sceau du secret militaire. Cet article, qui s’appuie sur une enquête auprès de deux générations de mineurs de l’uranium de l’ouest de la France et l’étude d’archives, analyse l’évolution des identités professionnelles des mineurs d’uranium depuis l’après-guerre jusqu’à la fermeture des mines dans les années 1990. En effet, l’histoire des mines d’uranium n’est pas linéaire et la « mise en intrigue » (Ricoeur, 1983) du passé s’est faite tardivement autour des déchets laissés par l’exploitation, mais en omettant le travail à proprement parler de la mine. Depuis les témoignages d’époque qui présentent l’exploration puis l’exploitation sur le mode du développement économique, en passant par la fermeture puis l’oubli des mines, jusqu’à la prise en compte récente des risques inhérents, l’histoire se révèle plurielle et fragmentée (Brunet, 2004). Ce problème de linéarité repose en partie sur les discontinuités induites à la fois par l’oubli et le travail de mémoire partiel, fait très récemment. À partir de la question de la genèse des identités des mineurs, cet article montre, depuis l’exploration en 1945 jusqu’à la fermeture des mines en 1990, l’évolution de trois éléments structurants de l’identité professionnelle : le contexte institutionnel, le rapport au travail et la nature des relations professionnelles. Si le cas de mineurs d’uranium pose avec force la question du maintien d’une identité dans des contextes de transformation de la filière nucléaire, il met en perspective le rôle des contextes institutionnels sur la nature des relations professionnelles.

Last update from database: 11/23/24, 4:13 AM (UTC)

Explore

Resource type