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  • Il est bien connu que les immigrants rencontrent plusieurs difficultés d’intégration dans le marché du travail canadien. Notamment, ils gagnent des salaires inférieurs aux natifs et ils sont plus susceptibles que ces derniers d’occuper des emplois précaires ou pour lesquels ils sont surqualifiés. Dans cette recherche, nous avons traité de ces trois problèmes sous l’angle de la qualité d’emploi. À partir des données des recensements de la population de 1991 à 2006, nous avons comparé l’évolution de la qualité d’emploi des immigrants et des natifs au Canada, mais aussi au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique. Ces comparaisons ont mis en évidence la hausse du retard de qualité d’emploi des immigrants par rapport aux natifs dans tous les lieux analysés, mais plus particulièrement au Québec. Le désavantage des immigrants persiste même lorsqu’on tient compte du capital humain, des caractéristiques démographiques et du taux de chômage à l’entrée dans le marché du travail. La scolarité, l’expérience professionnelle globale et les connaissances linguistiques améliorent la qualité d’emploi des immigrants et des natifs. Toutefois, lorsqu’on fait la distinction entre l’expérience de travail canadienne et l’expérience de travail étrangère, on s’aperçoit que ce dernier type d’expérience réduit la qualité d’emploi des immigrants. Dans ces circonstances, nous trouvons incohérent que le Canada et le Québec continuent à insister sur ce critère dans leur grille de sélection des travailleurs qualifiés. Pour valoriser les candidats les plus jeunes ayant peu d’expérience de travail dans leur pays d’origine, nous suggérons d’accroître l’importance accordée à l’âge dans ces grilles au détriment de l’expérience. Les jeunes, les étudiants étrangers et les travailleurs temporaires qui possèdent déjà une expérience de travail au Canada nous apparaissent comme des candidats à l’immigration par excellence. Par contre, les résultats obtenus à l’aide de la méthode de décomposition de Blinder-Oaxaca ont montré que l’écart de qualité d’emploi entre les immigrants et les natifs découle d’un traitement défavorable envers les immigrants dans le marché du travail. Cela signifie que les immigrants sont pénalisés au chapitre de la qualité d’emploi à la base, et ce, peu importe leurs caractéristiques. Dans ce contexte, la portée de tout ajustement aux grilles de sélection risque d’être limitée. Nous proposons donc d’agir également en aval du problème à l’aide des politiques d’aide à l’intégration des immigrants. Pour ce faire, une meilleure concertation entre les acteurs du marché du travail est nécessaire. Les ordres professionnels, le gouvernement, les employeurs et les immigrants eux-mêmes doivent s’engager afin d’établir des parcours accélérés pour la reconnaissance des compétences des nouveaux arrivants. Nos résultats indiquent aussi que le traitement défavorable à l’égard des immigrants dans le marché du travail est plus prononcé au Québec qu’en Ontario et en Colombie-Britannique. Il se peut que la société québécoise soit plus réfractaire à l’immigration vu son caractère francophone et minoritaire dans le reste de l’Amérique du Nord. Pourtant, le désir de protéger la langue française motive le Québec à s’impliquer activement en matière d’immigration depuis longtemps et la grille de sélection québécoise insiste déjà sur ce critère. D’ailleurs, près des deux tiers des nouveaux arrivants au Québec connaissent le français en 2011. It is well documented that immigrants face many difficulties in the Canadian labour market. Particularly, compared to native-born, they earn lower wages, occupy more precarious jobs and are often overqualified. In this research, we discuss these three issues in terms of job quality. Using the data from the 1991 to 2006 Canadian population censuses, we compare the trends in job quality of immigrants and native-born in Canada, Quebec, Ontario and British Columbia. These comparisons highlight the rising gap in job quality between immigrants and native-born in the four geographical areas, but especially in Quebec. This gap persists even after controlling human capital, demographic variables and unemployment rate at entry in the labour market. Overall, we found that education, work experience and language skills improve the job quality of immigrants and their native-born counterparts. However, when we separate Canadian and foreign work experience, we find that the latter type of experience reduces job quality of immigrants. In these circumstances, it is counterproductive that Canada and Quebec continue to insist on this criterion in the point systems. We also suggest increasing the importance of age in the point systems in order to encourage the admission of younger candidates with little or no foreign experience. Youth, foreign students and temporary workers who already have work experience in Canada appear to be ideal candidates for immigration. Nevertheless, using Blinder-Oaxaca decomposition method, we show that the job quality gap between immigrants and natives is mainly due to unfavourable treatment of immigrants in the labour market. This means that immigrants are penalized in terms of job quality regardless of their characteristics. In this context, the selection of the best candidates for immigration may produce a limited effect. We therefore suggest acting downstream with public policy to support employment integration of immigrants. To do so, a better coordination between all actors in the labour market is required. Professional orders, government, employers and immigrants must establish accelerated pathways of skills recognition for newcomers. In addition, our results indicate that the treatment of immigrants in the labour market is more problematic in Quebec compared to Ontario and British Columbia. It is likely that Quebec society is less open to immigration given its francophone character and its minority status in North America. Since the beginning, the desire to protect the French language motivates Quebec to be actively involved in immigration and the Quebec point system already emphasizes this criterion. Moreover, nearly two-thirds of newcomers to Quebec speak French in 2011.

  • Notre étude a un double objectif. Elle vise d’abord à comparer l’évolution des salaires d’entrée des immigrants au Québec par rapport à l’Ontario et à la Colombie-Britannique. Ensemble, ces trois provinces ont accueilli 89,5 % des immigrants arrivés au Canada au cours des années 1990 (Statistique Canada 2003). Ensuite, notre analyse s’emploie à expliquer les changements observés à cet égard dans chacune des trois provinces en considérant notamment le rôle des trois facteurs relevés dans la littérature, à savoir la région d’origine et les compétences linguistiques, le rendement de l’expérience acquise à l’étranger et le cycle économique. -- Introduction

  • Dans le contexte où les couples à deux carrières constituent maintenant la norme, l'enjeu de la conciliation travail-famille devient incontournable. Cette nouvelle réalité souligne la nécessité d'examiner les effets des pratiques de conciliation travail-famille mises en place dans les organisations québécoises sur le bien-être des travailleurs. Une comparaison selon le genre s'avère également pertinente, vu la persistance des rapports sociaux de sexe et de la division sexuelle du travail. Encore aujourd'hui, les femmes allouent davantage de temps aux soins des enfants et aux tâches domestiques que les hommes, tandis que ces derniers s'investissent plus dans leur carrière. La présente étude réalisée à partir des données de l'Enquête québécoise sur des conditions de travail, d'emploi et de santé et de sécurité du travail (EQCOTESST) s'inspire du modèle théorique des demandes et des ressources de l'emploi de Bakker et Demerouti. Globalement, l'analyse montre que les pratiques de conciliation, en particulier celles liées à la maternité et à la gestion flexible du temps de travail, réduisent la détresse psychologique des femmes. Une fois contrôlé l'effet des variables sociodémographiques, des conditions de travail, des responsabilités familiales et de l'environnement organisationnel, le fait d'avoir accès à un nombre élevé de pratiques de conciliation (soit sept ou plus sur dix) atténue la probabilité des femmes d'avoir un niveau élevé de détresse psychologique, mais non celle des hommes. À l'inverse, le temps passé à faire des tâches domestiques ou à assumer les responsabilités familiales accroît la probabilité des hommes d'avoir un niveau élevé de détresse psychologique, alors que ce n'est pas le cas chez les femmes. // Title in English: Work-Family Balance Practices and Psychological Distress Among Employees in Quebec: A Gender Comparison. In a context where dual-career couples are now the norm, the issue of balancing work and family cannot be ignored and it underlines the relevance of examining the effect of existing work-family practices in Quebec organizations on workers' wellbeing. A comparison by gender is also relevant, given the social relations of gender and the sexual division of labour. Nowadays, women still allocate more time to childcare and housework than men, while the latter are more engaged in career work. Using data from the Québec Survey on Working Conditions, Employment and Health and Safety at Work (EQCOTESST), the present study is based on Bakker and Demerouti's theoretical Job demands and resources (JD-R) model. Overall, the analysis indicates that work-family practices, especially those related to maternity and flexible management of working hours, reduce the psychological distress of women. After controlling for sociodemographic variables, working conditions, family responsibilities and organizational environment characteristics, having access to a large number of work-family practices (seven or more out of ten) decreases the probability of women experiencing a high level of psychological distress, but not that of men. Conversely, time spent doing housework or assuming family responsibilities increases the likelihood of men having high levels of psychological distress, whereas this is not the case for women.

Last update from database: 9/22/24, 4:10 AM (UTC)

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